Questionnaire permettant de valider un mémoire de fin d’étude en ostéopathie, intitulée : « L’effet d’une prise en charge ostéopathique sur la vessie neurologique d’une patiente paraplégique » :
Une cordée… C’est un groupe de personnes qui discute par un échange de courrier ou sur un forum, sur une thématique de leur choix.
Cette étude est réalisée dans le cadre de mon Master 1 de Psychologie Clinique de la Santé (Université de Bordeaux) et est encadrée par une Maître de Conférence en psychologie de la santé. D’un point de vue théorique, cette étude a pour objectif de mieux comprendre les processus d’ajustement à la blessure médullaire. D’un point de vue clinique, elle a pour objectif d’améliorer et d’optimiser la prise en charge psychologique d’une personne confrontée à une atteinte médullaire.
Pour remplir ce questionnaire vous devez :
être majeur (+ 18 ans)
être confronté à une blessure médullaire (paraplégie ou tétraplégie) acquise, c’est-à-dire non congénitale
savoir lire et comprendre le français et ne pas présenter de déficiences entravant la compréhension des questions
confirmer votre consentement à l’étude ci-dessous
Le questionnaire.
Si vous souhaitez témoigner n’hésitez pas à répondre à ce questionnaire qui servira de fil conducteur à votre récit.
Je m’appelle (pseudo) Bambou je suis une femme de 58 ans.
Mon âge au moment de l’accident :
36 ans.
Mon handicap est dû à un accident de ... :
Chute de 6 mètres.
Caractéristiques de mon handicap :
Paraplégie complète niveau D6.
Combien de temps avez-vous passé dans ce service ? :
10 mois.
Avez-vous été suffisamment préparé à ce retour ? :
Non, le retour à la maison fut un vrai cauchemar, il a fallu tout aménager, (toilettes, salle de bains, lit, accès à l’immeuble, accès au balcon .....) mais c’est surtout moralement et psychologiquement que le retour fut le plus difficile, la vie est complètement transformée, tout est à réapprendre et le deuil de la perte des jambes est à faire.
Votre retour à la vie sociale ? :
Difficile lui aussi, dans la mesure où il ne m’a pas été possible de reprendre mon activité professionnelle (secrétaire de direction), donc on se retrouve sans travail, (avec certes une pension), il n’est plus question de songer aux voyages avec le comité d’entreprise, etc...., il faut demander de l’aide pour faire ses courses au supermarché, pour faire le ménage, plus question de recevoir des amis à la maison (comment faire le service, mettre le couvert ...), d’aller passer le weekend avec des amis, partir sans réserver et encore il faut que tout soit aménagé et accessible.
J’aimerais dire aux personnes qui vont sortir :
Il faut bien savoir que la vie ne sera plus jamais la même, que le fauteuil roulant ne vous quittera plus et que si l’on a besoin d’une aide, il faut aller la chercher auprès de la famille, des psychothérapeutes, voire des amis compréhensifs, mais que personne ne pourra se mettre à notre place, on va se heurter de toutes façons à des difficultés majeures.
J’aimerais dire au personnel soignant :
Sous le prétexte de nous aider et de nous faire acquérir le plus d’autonomie possible, le personnel soignant profite beaucoup de la dépendance surtout au début de la rééducation pour se montrer peu compréhensif de toutes les difficultés physiques et psychologiques que les patients doivent affronter, en conséquence je leur dis d’essayer une seule fois de se mettre à notre place, peut-être seront ils plus doux, ce dont je doute.
J’aimerais dire aux personnes de l’entourage :
Il ne faut pas hésiter à demander toutes les informations sur les modifications que nous devrons affronter, (sondages, fuites urinaires, escarres, manque de stabilité au niveau du tronc etc..) afin de mieux comprendre notre nouvelle vie.
Y a t-il une chose que vous voulez ajouter ? :
Oui : la vie sur un fauteuil roulant est de plus en plus difficile à gérer avec les années, (être dépendant des personnes valides, les limites que donnent le fauteuil, l’obligation de se sonder, la perte de la sensibilité en plus de la motricité). Messieurs les médecins, croyez bien que la vie sur un fauteuil n’est pas facile à vivre, je dirais pour ma part que ce n’est plus une vie mais une survie car cela dure depuis trop longtemps.
Nous vous remercions de votre témoignage Bambou.